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1.1.3. Le maintien à domicile
a) Les services d’aide à domicile (SAAD)
§
Les SAAD indiquent que les personnes âgées prises en charge par les services d’aide à domicile sont
plus dépendantes aujourd’hui qu’il y a cinq ans. Ainsi elles relèvent de moins en moins d’un GIR 5 ou
6. Les gestionnaires de SAAD expliquent que leurs missions s’orientent aujourd’hui plus vers la prise
en charge de la dépendance que vers la prévention de la dépendance. De fait, les SAAD interviennent
de plus en plus tardivement et dans des situations d’urgence ce qui se traduit par la multiplication des
demandes d’APA en urgence.
§
Selon les professionnels du territoire Centre Haute-Vienne, la population âgée d’origine étrangère des
zones urbaines sensibles est difficile à prendre en charge en raison de la barrière linguistique.
§
Selon les partenaires et les SAAD, la couverture territoriale en services d’aide à domicile est suffisante.
Les gestionnaires de SAAD privés à but non lucratif dénoncent la concurrence qu’ils qualifient de
« déloyale » des SAAD privés commerciaux.
§
Les partenaires soulignent l’inégal niveau de formation des intervenants : les intervenants salariés étant mieux
formés que les intervenants employés directement par les personnes âgées bénéficiaires du service.
§
De plus, les partenaires soulignent qu’un glissement de tâches entre les services médicalisés (SSIAD)
et les SAAD existe en raison de l’insuffisance de places de SSIAD ou lorsque les effectifs sont réduits
le soir et/ou le week-end. La réalisation d’actes relevant du soin et donc hors de la compétence des
SAAD entraîne un surcoût et des interrogations concernant la qualité et la sécurité des actes (exemple :
toilette médicalisée). De même, les professionnels expliquent que les usagers demandent parfois aux
auxiliaires de vie de réaliser des actes pour lesquels ils ne sont pas formés parce que les personnes
âgées ne veulent pas attendre le passage (trop tardif) du SSIAD.
§
Les partenaires ont souligné l’intérêt du projet de l’ARS « EHPAD centre de ressources » mis en place
depuis 2013 et qui a permis de former des SAAD et de créer des groupes de parole pour discuter des
pratiques et de la prise en charge des cas complexes.
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Les gestionnaires de SAAD ont exprimé les difficultés à gérer les situations où les aidants de personnes
atteintes de maladies dégénératives sont épuisés et engendrent des situations complexes avec des
risques de maltraitance.
b) Les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD)
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Les professionnels du territoire centre Haute-Vienne estiment que le mode d’intervention du SSIAD de nuit de
l’association Soins et Santé est pertinent. Il a été mis en place à Limoges en 2012 et a une capacité de 10 lits.
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Les partenaires soulignent que les SSIAD interviennent majoritairement les jours de semaine. En
soirée et les week-ends, les effectifs sont réduits, ce qui ne permet pas de répondre aux besoins et
remet en cause la continuité et la qualité de la prise en charge des usagers. Cette situation engendre
un glissement de tâches des SSIAD vers les SAAD pour des actes qui relèvent du soin dans l’ensemble
des territoires de la Haute-Vienne.
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Les SSIADont expliqué que la population prise en charge a évolué depuis le dernier plan gérontologique.
En effet, les personnes âgées à domicile sont plus dépendantes et ont des exigences accrues en termes
de soins d’hygiène. Par conséquent, les usagers nécessitent une prise en charge plus conséquente.
De plus, ils désirent des visites tôt le matin et tard le soir, ce qui n’est pas toujours compatible avec
les plannings des services. En conséquence, certains SSIAD refusent de prendre en charge les cas
lourds nécessitant des interventions fréquentes et longues.
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Les professionnels rencontrés s’accordent à dire que l’offre de SSIAD ne permet pas de répondre aux
besoins des personnes âgées dans l’ensemble du département.
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