Le Mont Gargan, site emblématique de Haute-Vienne, est situé à la croisée de la Haute-Vienne, la Corrèze et la Creuse. Il offre une vue à 360° commentée par les deux tables d’orientation au Nord et à l’Est.
Situé sur une zone de transition, le relief s'articule entre un paysage montagnard à l'Est, caractérisé par un climat froid et des précipitations importantes, et à l'Ouest des plateaux ondulés à influence océanique plus douce. À l’Est, vous pouvez observer les Monts de Corrèze, le plateau de Millevaches, les Monédières, le Mont Ceix et en arrière-plan les Monts d’Auvergne, avec par temps clair le Puy de Sancy. Depuis la table Nord, la vue s’ouvre sur la Haute-Vienne et la Creuse, avec à l’horizon les Monts de Châlus aux portes du Périgord, les Monts d’Ambazac et de Saint-Goussaud.
Cette position particulière fait du Mont-Gargan un site particulièrement attractif pour les excursionnistes des années 30. Cet intérêt touristique aboutit à l’ouverture d’une route depuis Surdoux et à l’installation de tables d’orientation
Depuis le Mont Gargan s’observent deux types de paysages très contrastés : un paysage boisé dominé par les feuillus, en venant de la Croisille-sur-Briance et de Surdoux, et un versant Nord-est, visible depuis Forêt-Haute, encore largement ouvert avec ses prairies et sa lande.
Comme en témoignent les nombreuses cartes postales anciennes, le site du Mont Gargan, comme l'ensemble des massifs de la montagne Limousine, étaient autrefois quasi intégralement couverts de landes rases et de prairies, terrains de parcours pour les troupeaux. Ces landes, longtemps considérées comme des terres incultes, servaient également à l'alimentation du bétail, pour la production de bois de chauffage et de litière. L'arbre n'y était alors présent que sous la forme de petits boisements très limités et plus souvent en sujets isolés au milieu des espaces ouverts.
À partir de la seconde moitié du XXe siècle, l'exode rural et l'abandon de la polyculture vers l'élevage extensif ont conduit les exploitants à progressivement transformer les cultures en prairies. Les terrains les plus difficiles, comme les landes et tourbières se sont enfrichés, ou ont été reboisés de feuillus et de conifères.
Aujourd'hui, le panorama du Mont Gargan permet encore de percevoir les évolutions importantes qui ont bouleversé le paysage au cours des XIXe et du XXe siècles. Bien que les prairies et les bois dominent, le réseau de haies, les arbres pour le bois d'œuvre et les vergers ont en partie été conservés. Les pentes fortes autrefois en landes sont aujourd'hui colonisées par la friche forestière.
Le Mont Gargan a fait l'objet de diverses légendes. Son nom dériverait du géant Gargantua. Une légende attribue sa formation au passage de Gargantua, qui en décrottant son sabot aurait créé le mont. L’autre nous ramène à l’étymologie de Gargant, qui serait le participe présent de "Garg" formé sur la racine "Gar'' signifiant avaler, dévorer. La légende fait référence au culte solaire où Gargantua, ancien dieu des Celtes et des Gaulois (transformé en géant par la croyance populaire et l’œuvre de Rabelais) avalait le soleil dispensateur de vie et le restituait au matin.
Autour de la grande table d’orientation, vous pouvez observer la roche en affleurement. Il s’agit d’un gneiss micaschisteux feuilleté d’origine sédimentaire. Les sédiments qui recouvraient le fond de l’océan « massif central » à l’ère primaire ont été transformés en roche métamorphique il y a 380 millions d’années.