Vraisemblablement parce que l’aubépine, arbre de la Vierge, fleurissait autrefois en ce lieu. La source a, dit-on, la particularité de ne jamais tarir. L’eau y est contenue dans une vasque circulaire d’environ 1,50 m de diamètre, aux parois constituées d’un appareillage de pierres plates. C’est une fontaine à Dévotions ayant, entre autres, les vertus de guérir les maladies des yeux et les douleurs rhumatismales. Elle aurait été un lieu de pèlerinage pour les femmes en mal d'enfant ou désireuses de se marier dans l'année, et qui y jetaient des pièces de monnaie. On raconte même que le reflet d’un couple d’amoureux, qui s’est embrassé devant, y serait encore visible…
La Haute-Vienne compte près de 400 “bonnes fontaines”, ainsi dénommées pour leur réputation d'avoir des vertus thérapeutiques.
Ce qui est sûr, c'est que cette fontaine est source de fertilité pour la Salamandre tachetée, qui chaque année dépose ses larves dans l’eau claire. Il est possible d'observer au fond de l’eau leurs petites silhouettes sombres avec une grosse tête et quatre pattes. Il ne s'agit pas de têtards, mais bien des larves de salamandres tachetées.
Adulte, la Salamandre tachetée est de couleur noire et jaune, parfois toute noire. Cette espèce commune en France est néanmoins protégée, car, comme la plupart des amphibiens, sa population est fragilisée par nos modes de vie (destruction des habitats et des points d’eau). On la confond souvent avec son proche cousin, le Triton marbré (vert et noir), qui fréquente les mêmes milieux et que l’on observe dans les pièces d’eau en période de reproduction (mars-avril) contrairement à la salamandre, qui, piètre nageuse ne va jamais à l’eau à l’état adulte ! Il est interdit de les manipuler, tant pour les préserver que pour vous éviter des déboires. En effet, la peau toxique des salamandres secrète une toxine irritante pour l’Homme qui leur permet de se défendre des prédateurs à l’instar des crapauds. Les larves vivent dans l’eau, elles ressemblent aux adultes en miniature mais ont des branchies pour respirer dans l’eau pendant leur phase aquatique. Les adultes, inadaptés à la vie aquatique, vivent en général en milieu forestier, dans les zones fraîches et humides. De mœurs nocturnes, on les croise souvent la journée, cachées dans nos caves, murets de pierres sèches ou encore dissimulées sous un pot en terre. Voraces, elles chassent les mollusques, les vers de terre, divers insectes et myriapodes. Les jeunes salamandres sont aussi de redoutables prédatrices de divers micro-organismes et de larves, dont celles des moustiques. Les légendes racontant que la salamandre résiste au feu, elle était souvent associée au diable. François Ier en a fait son emblème et a fait de cette supposée capacité de résistance au feu, sa devise : "nustrico et extinguo" (je m'en nourris et je l'éteins).
Aux abords de la fontaine, une petite fougère pousse sur la roche et dans l’interstice du muret de pierres sèches. Il s’agit de la Fougère-à-moustache ou encore Fougère des hêtres (Phegopteris connectilis). La belle moustachue est protégée en Limousin. Elle trouve dans ce milieu les bonnes conditions pour son développement, une roche acide, de l’humidité, de la fraîcheur et de l’ombre. Caractéristique des hêtraies humides, elle n’a pas vraiment de moustaches, mais est belle et bien poilue ! Son petit nom lui vient de la paire inférieure des folioles recourbées en queue d’hirondelle, qui font penser à une paire de moustache.