LITTÉRATURE Les chroniques Un dimanche à la montagne de Daniel de Roulet (2024) Roman autobiographique / Alpes suisses, le 5 janvier 1975 : le luxueux chalet de montagne du patron de presse allemand Axel Springer part en fumée. L’origine criminelle de l’incendie ne fait aucun doute. En 2006, l’écrivain Daniel de Roulet avoue en être l’auteur. Mis au défi d’agir par sa compagne d’alors, il prend pour cible Axel Springer, soupçonné d’être un ancien nazi. L’expédition sera rude et pleine de rebondissements. Qu’en reste-t-il trente ans plus tard ? Daniel de Roulet revient en été sur les lieux de son forfait, dont il n’y a plus guère de traces. Entre-temps, Axel Springer s’est avéré n’avoir jamais été nazi. L’écrivain, pourtant, s’il peut éprouver des remords, n’exprime pas de regrets. Et s’il choisit finalement de publier son récit, ce n’est pas pour demander pardon mais parce que son amie et complice de l’époque, malade et se sachant condamnée, le lui a demandé. Ainsi la boucle est-elle bouclée et l’incendie, allumé trente ans plus tôt, peut-il s’éteindre en douceur, au fil d’un récit à la fois drôle et mélancolique. Libretto, 7,90 € Rousse ou Les beaux habitants de l’univers de Denis Infante (2024) Roman / Dans le Bois de Chet règne une terrible sécheresse. Curieuse et poussée par la nécessité, Rousse, une renarde, choisit d’aller voir si l’herbe est plus verte à côté. En chemin, elle échappera à de nombreux dangers, se fera autant d’amis et trouvera un maître en la personne d’un vieux corbeau qui lui enseignera tout ce qu’il sait d’un monde qui n’est plus tout à fait le nôtre. Car s’il est un grand absent dans cette odyssée à quatre pattes, c’est bien l’homme, dont les animaux ont perdu jusqu’au souvenir. Rousse n’est pas seulement un roman animalier : il nous parle également de nous, de notre responsabilité dans le saccage d’un univers dont nous nous sommes crus à tort propriétaires au détriment de tous ses beaux habitants. Rousse renoue avec toute une tradition qui tente de restituer au plus près une perception animale du monde. Exercice toujours un peu acrobatique dont Denis Infante se tire à merveille en supprimant tout bonnement les déterminants de son texte. Sans gêner la lecture, l’effet de décentrement se révèle efficace et nous voilà renarde pour une heure ou deux. Tristram, 16,50 € Roman, policier, bande-dessinée, cinéma, musique, biographie, manga, cinéma documentaire, histoire, art, science-fiction, nature, société, photographie, géographie, littérature, peinture, roman jeunes, voyage, sport… Découvrez ci-dessous nos suggestions littéraires. Retrouvez-en davantage, proposées par la Bibliothèque départementale de la Haute-Vienne, sur le site bibliotheques-haute-vienne.fr HAUTE-VIENNE, LE MAG #189 I PARTAGE 21 Oradour 1944 : L’innocence assassinée de Miniac Marivain Bruno (2024) Bande dessinée / Robert Hébras, ultime survivant de la tragédie s’est mué en témoin de l’Histoire. La bande dessinée tend à sensibiliser davantage encore à la récurrente menace de néfastes idéologies comme celle du révisionnisme. C’est dans cet esprit qu’il a initié cet ouvrage choral, animé par la plus scrupuleuse véracité historique, puis l’a accompagné avec bienveillance, au fil de sa création. Éditions Anspach, 20 € Meurtres en Haute-Vienne, l’Ehpad buissonière de Fabrice Laurencier (2024) Roman / Le trio de septuagénaires espiègles et plus en verve que jamais, est méchamment contrarié par une vague de décès de bonnes gens du comté qui fleurent le meurtre à plein nez. Cécotine, Taillard et Parmentier quittent l’Ehpad de Flugland-sur-Gloutte pour se lancer dans la sauvegarde du patrimoine local… et ça va forcément faire quelques vagues. La Geste éditions, 13,90 €
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