Haute-Vienne le mag n°188 - Septembre 2024

HAUTE-VIENNE, LE MAG #188 I ÉDITO 3 “Une rentrée menée à bien grâce au professionnalisme de la communauté éducative et aux liens avec les collectivités locales ” Jean-Claude Leblois Président du Département de la Haute-Vienne Visite du collège Simone Veil à Rochechouart pour la rentrée scolaire Je me plais souvent à le dire : depuis mes 5 ans, j’effectue la rentrée dans un établissement scolaire. D’abord en tant qu’élève, puis personnel de l’Éducation nationale et aujourd’hui Président du Conseil départemental. Eh bien, malgré cette longue expérience, je n’avais jamais vu une rentrée comme celle-ci, sans ministre de plein exercice et sans cap politique. Alors bien-sûr et heureusement, la rentrée avait été préparée en amont grâce au professionnalisme et “au métier” de la communauté éducative, grâce aux liens et habitudes de collaboration avec les collectivités locales, mais cette situation incongrue a contribué à saper un peu plus les fondements de notre démocratie, alors même que l’École est le creuset de l’apprentissage de la citoyenneté. Emmanuel Macron a mal débuté son année scolaire, aussi mal qu’il l’avait terminée : zéro pointé ! Depuis me direz-vous, nous avons un nouveau Premier ministre… mais pas encore de gouvernement à l’heure où j’écris ces lignes. Est-ce une bonne nouvelle ? J’en doute. En nommant Michel Barnier, le locataire de l’Élysée a entériné sa soumission aux desiderata du Rassemblement national. Le Premier ministre n’est certes pas d’extrême-droite, mais extrêmement à droite ! Et en piétinant ainsi le vote des Françaises et des Français, le travail de sape continue. Je crains que le crédo gouvernemental ne reste le même avec l’austérité comme unique perspective et que l’art de se défausser de ses responsabilités ne demeure sa ligne de conduite. La mise en cause des collectivités, qui seraient responsables du dérapage des finances publiques, ne peut qu’étayer mon propos. Révoltant quand on sait que c’est le gouvernement qui a privé tous les niveaux de collectivité de recettes fiscales directes, devant compenser par des dotations d’État, et qui acte mesures sur mesures en piochant dans le portefeuille des autres. Dernière illustration en date avec la “pause numérique”, dispositif obligeant les élèves à déposer leur téléphone en arrivant au collège. Pour ce faire, des casiers sécurisés ou pochettes antiondes sont préconisés, outils devant être financés par les Départements : une dépense estimée à près de 130M€ pour les 6980 collèges français et une preuve de plus du manque de sincérité du camp présidentiel.

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